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Dame Nature se déchaîne!

Devant le spectacle d'une nature en furie, l'être humain réalise toute son impuissance. Quand le ciel gronde, quand la terre tremble et quand la mer se déchaîne, Dame Nature nous rappelle à l'ordre en démontrant l'ampleur de sa force de destruction. Humains et animaux subissent sans distinction les conséquences des catastrophes naturelles, que leurs impacts soit locaux, comme une tornade, ou à plus grande échelle, comme une éruption volcanique. Devant les accès de colère spectaculaires de notre environnement, toute résistance est vaine et la fuite constitue le seul salut.

Les catastrophes naturelles ne représentent pas la menace la plus lourde contre les populations animales; mais combinées aux pressions importantes déjà exercées par d'autres facteurs, comme le braconnage et la perte d'habitats, elles peuvent précipiter le déclin d'une population déjà fragilisée. Par exemple, le volcan Nyiragongo de la République démocratique du Congo (RDC) a déversé, lors de son éruption en janvier 2002, plus de 25 millions de mètres cubes de lave sur plusieurs kilomètres jusqu'au lac Kivu, en plus de noyer sous la cendre, la fumée et les gaz toxiques des kilomètres de terre à la ronde. Le pire a été craint pour les eaux du lac, où une intrusion massive de magma aurait eu pour conséquences la déstabilisation chimique profonde du milieu et l'anéantissement de toute la faune et de toute la flore aquatique. Une éruption plus destructrice que celle de 2002 pourrait rayer de la carte les populations de la très rare loutre à joues blanches du Congo du lac Kivu. Le Nyiragongo est un des volcans les plus actifs et les plus dangereux de tout le continent africain.

Sommet d'un volcan en éruption avec une coulée de lave descendant son flanc en cascade. Gros plan sur le haut du corps d'une loutre à joues blanches appuyée contre un rocher.

Quand l'eau et le vent s'unissent pour détruire

L'une des manifestations les plus spectaculaires de la nature est sans contredit les ouragans. Ces « super tempêtes » balaient les zones côtières avec des vents de plus de 300 km/h (la vitesse d'une Formule 1 en course automobile) et des vagues pouvant atteindre 17 mètres de haut. En plus de causer des dégâts énormes et des pertes humaines, les ouragans détruisent les sites de ponte (oiseaux, reptiles), inondent les zones forestières et les terriers en plus de faire entrer de grandes quantités de polluants loin à l'intérieur des terres. À la suite de l'ouragan Katrina en septembre 2005, près de 6,5 millions de gallons de pétrole se sont retrouvés dans l'environnement, de même que de nombreux autres contaminants (mercure, plomb). Parce qu'il s'agit d'organismes filtreurs, sensibles aux polluants, 99 % de la population d'huîtres de la Louisiane aurait péri à la suite de la catastrophe.

Les tsunamis, ces raz-de-marée dévastateurs provoqués par des vagues océaniques de plus de 10 mètres de haut, ont un impact majeur sur les zones touchées. La colonne d'eau transporte des tonnes et des tonnes de débris qui ramassent tout sur leur passage et qui redessinent brutalement le relief côtier. Les espèces se déplaçant au ras du sol (insectes, reptiles, petits mammifères) sont tout bonnement emportées et d'autres doivent trouver refuge à l'intérieur des terres. Le puissant tsunami de décembre 2004, qui a balayé les côtes de l'Asie du Sud, a soulevé plusieurs questions concernant la capacité à survivre des animaux durant de tels événements. Dans les jours qui ont suivi, peu de carcasses de grands mammifères ont été trouvés : aucun éléphant ni léopard. Certains ont parlé d'un sixième sens leur permettant de prédire et de fuir les catastrophes naturelles, s'appuyant notamment sur la capacité des éléphants à ressentir les ondes de basse fréquence, les infrasons. Aucune conclusion n'a été tirée en ce sens à ce jour, mais d'autres pistes pouvant expliquer ce phénomène sont sérieusement envisagées : bien que plusieurs facteurs entrent en ligne de compte, il semblerait qu'un écosystème vaste et présentant un relief accidenté peut se remettre étonnamment rapidement d'un tsunami; les espaces épargnées par les vagues meurtrières deviendraient des terres d'accueil pour les rescapés.

Vue panoramique d'une mer agitée dont les vagues submergent un ponton.Construction humaine démolie et clôture endommagée suite au passage d'un ouragan. Amoncellement de débris, dont une chaise, le long d'un littoral quelconque.

Quand la Terre tremble et que le feu dévore tout sur son passage

Chaque année, près de 5 000 tremblements de terre sont enregistrés au Canada. La très grande majorité d'entre eux sont minimes et n'ont que peu ou pas d'impacts. Lorsque des séismes importants surviennent sur les continents, les conséquences sont particulièrement spectaculaires en ce qui a trait aux constructions humaines qui résistent mal aux mouvements de la croûte terrestre. Les répercussions sur les populations animales sont souvent très localisées et mineures. Les séismes du fond des mers ont des conséquences plus importantes puisqu'ils peuvent entraîner la formation de raz-de-marée dévastateurs et faire varier le niveau de la mer. Le séisme à l'origine du tsunami en décembre 2004 avait une puissance de 9 sur l'échelle de Richter (graduée de 1 à 9). Le soulèvement de certains fonds marins en Indonésie et en Asie du Sud a exposé à l'air plusieurs récifs coralliens, détruisant par le fait même ce que la nature avait mis des centaines d'années à bâtir. La perte de ces récifs pourrait à son tour entraîner des effets à long terme sur les populations de poissons qui dépendent des coraux pour leur survie.

Maisonnette en terrain montagneux démolie suite à un tremblement de terre.

Même si le feu perturbe la végétation de la forêt, les pertes en termes d'animaux sont plutôt rares lors d'incendies forestiers. Ceux qui sont le plus touchés sont les animaux de petite taille vivant à moins de 50 cm du sol et qui sont plus lents à se déplacer (insectes, reptiles, petits mammifères). En fait, de nombreuses espèces animales profitent même des nouvelles conditions du milieu créées par le passage des flammes. C'est le cas notamment de la gélinotte huppée, du tamia rayé, de l'écureuil roux, du castor du Canada et du porc-épic d'Amérique. Le pic à dos noir est particulièrement friand des larves de longicorne, un insecte qui pond ses œufs dans l'écorce des arbres brûlés. L'ennui, c'est que la fréquence et l'ampleur de ces feux de forêts augmentent, principalement en raison des interventions humaines. Les activités de loisirs et les allumages accidentels comptent pour plus de 50 % des causes d'incendies forestiers (contre seulement 20 % pour la foudre).

Vue aérienne en haute altitude de feux de forêt en Californie.Gros plan sur un feu de camp en milieu forestier.

Un phénomène historique

Les grandes catastrophes naturelles bouleversent le milieu et dérangent les êtres vivants, mais elles permettent aussi à d'autres espèces de prendre leur place et de s'installer. L'histoire de notre planète est ponctuée de ces démonstrations spectaculaires, la plus importante étant probablement la collision d'une météorite avec la Terre il y a plus de quatre milliards d'années. Le choc aurait alors donné naissance à un immense océan qui aurait recouvert la quasi-totalité de la planète. Les premières formes de vie seraient alors apparues. La Terre a depuis toujours frémi sous les accès de colère de la nature. On remarque cependant que, depuis les 50 dernières années, les changements climatiques, induits par les activités humaines, font augmenter en nombre et en puissance certains phénomènes. Malmené par les éléments, l'être humain doit-il craindre de se retrouver un jour sur la liste des espèces menacées?